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Où en est le rap français en 2023 avec NFT, crypto?


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    Publié le

    Les cryptomonnaies ont généré un fort engouement de la part des rappeurs ces dernières années. Quelle situation aujourd’hui ? Quelles applications concrètes ? Quels risques ?

    Cryptomonnaies, NFT et metaverse ont envahi l’espace médiatique ces dernières années. Entre les inquiets, les ultra-enthousiastes, et les opportunistes, tout le monde observe l’essor de ces nouvelles technologies en se posant beaucoup de questions. Le monde culturel est un témoin majeur de la démocratisation du monde de la crypto, puisque le cinéma, l’art pictural, ou encore la musique ont vu les initiatives se multiplier en leur sein. Côté rap français, ce qui était d’abord vu comme une simple curiosité tend à devenir une réalité concrète, comme le prouve l’annonce récente du gros partenariat entre Niska et la plateforme Yadek .

    Tout ceci annonce-t-il un véritable changement de paradigme, et une potentielle révolution pour le petit monde du rap, ou au contraire, faut-il craindre une arnaque à vaste échelle ? Quels avantages artistes et auditeurs pourraient-ils tirer de cette démocratisation technologique ? Faut-il rester prudent, foncer tête baissée, ou craindre l’explosion de l’or numérique, du monde virtuel, et des œuvres d’art dématérialisées ?

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    Avant de commencer, il faut être certain que tout le monde comprenne bien de quoi on parle. Si vous avez déjà les bases au sujet de la cryptomonnaie, des NFT et du Metaverse, vous pouvez passer directement au paragraphe suivant. Tout le monde a forcément entendu parler du Bitcoin, de NFT, de Binance, ou encore du Metaverse, mais si on a une vague idée de tout ce qui se cache derrière ces termes nouveaux, on ne prend pas forcément le temps de comprendre dans le détail comment ça fonctionne, et pourquoi autant de monde semble s’y intéresser. Rassurez-vous : la moitié de ceux qui ont investi leur argent personnel dans l’achat de crypto-monnaies n’a pas cherché à comprendre non plus, et n’y a vu qu’un gain potentiel facile. Prenons donc les choses dans l’ordre :

    Qu’est ce qu’une cryptomonnaie, et quel intérêt ?

    On ne va évidemment pas entrer dans le détail technique, mais rappeler quelques notions simples, suffisantes pour comprendre la suite de l’article. Le plus simple pour comprendre le fonctionnement d’une cryptomonnaie est de prendre pour exemple la première et la plus célèbre, le bitcoin. Celui-ci n’a pas d’existence physique, mais ça ne le rend pas si différent de nos euros : l’argent que l’on possède est de plus en plus utilisé de manière dématérialisée, et les pièces ou billets circulent de moins en moins.

    La véritable révolution de la cryptomonnaie est technologique : avant son invention, un fichier dématérialisé n’avait rien d’unique. Si vous possédiez un fichier mp3, une image, ou un tableau sous excel, vous pouviez le copier à l’infini, la transférer, la partager à un million d’autres utilisateurs, sans perdre votre fichier original. Bien qu’il soit comparable à un fichier numérique (pour simplifier, bien entendu), un bitcoin est impossible à copier : il est unique. C’est un peu comme avoir un billet dans les mains, et le donner à quelqu’un : si vous possédez un bitcoin, et que vous le transférez à votre voisin, vous ne l’aurez plus.

    Si la prouesse technologique ne vous impressionne pas, vous ne comprenez certainement pas tout cet engouement. Il reste donc deux choses importantes à savoir à propos du bitcoin. Premièrement, il s’agit d’une monnaie déflationniste. En gros, tous les enfants du monde se sont déjà posé la question : pourquoi est-ce qu’on n’imprime pas des milliards de billets de banque, et qu’on ne les distribue pas, afin que tout le monde soit riche ? La réponse est simple, cela ne ferait que créer une énorme inflation, et la monnaie ne vaudrait plus rien. Si tout le monde est multimilliardaire, mais que la moindre baguette de pain coûte un milliard, le problème n’est pas résolu, on a juste rajouté beaucoup de zéros partout.

    A sa naissance, la cryptomonnaie prend donc le problème à l’envers : certes, on pourrait émettre un nombre illimité de bitcoins, mais on s’exposerait au risque de voir sa valeur tendre vers zéro. Le nombre total de bitcoins en circulation est donc limité : 21 millions au total, émis entre 2009 et 2140 (si l’humanité tient encore debout à cette date, ce qui n’est pas gagné). Le principe déflationniste n’est évidemment pas une garantie contre la perte de valeur de cette monnaie : ce qui est rare est parfois cher, mais ce n’est pas une règle infaillible.

    La deuxième chose importante à savoir concernant le bitcoin, c’est qu’il porte avec lui toute une philosophie : la finance décentralisée. En somme, en garantissant des transactions sécurisées d’utilisateur à utilisateur sans intermédiaire, il permet en théorie de s’affranchir totalement du système bancaire. Plus d’autorité financière, d’administrateurs, de banquiers : les individus reprennent en théorie le contrôle. Ils possèdent eux-mêmes leur portefeuille, qui n’est plus conservé par une banque. En théorie, bien sûr, puisque beaucoup de détenteurs de cryptomonnaies ne s’intéressent à aucun moment à cette philosophie, et que tout un système similaire à la pratique bancaire s’est mis en place, avec des plateformes qui font avec vos cryptos ce que les banques font avec vos euros.

    Il existe une infinité d’autres cryptomonnaies, qui ne fonctionnent pas toutes sur le principe du bitcoin, qui ne sont pas toutes déflationnistes, et qui sont même rarement sérieuses. Si vous avez compris grossièrement le fonctionnement, le but et la philosophie du bitcoin, on peut passer à la suite.

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    Qu’est ce qu’un NFT, et à quoi ça sert ?

    Si vous avez compris la partie sur les cryptomonnaies, ça va aller très vite. Un NFT est un objet numérique (image, musique, etc) à qui l’on donne un caractère unique, un peu de la même manière que l’on rend unique un bitcoin. Si vous créez une œuvre d’art numérique, elle possédera une sorte de carte d’identité qui permettra de l’authentifier. En somme : vous aurez créé de la rareté numérique, ce qui n’avait encore aucun sens il y a quelques années.

    On peut alors se demander : Internet a été une révolution parce qu’il nous a permis d’échanger des fichiers avec un nombre illimité de personnes, quel est donc l’intérêt de créer des limites ? Côté utilisateur, l’intérêt est de pouvoir revendiquer la possession d’un objet numérique rare ; côté vendeur (commerçant, artiste, etc), c’est tout bénèf, puisqu’on vend quelque chose qui ne nécessite aucun coût de production matérielle, et on s’assure que seul l’acheteur pourra en profiter.

    Pour finir, NFT et cryptomonnaies sont liés pour des raisons technologiques, mais pas seulement : une œuvre d’art numérique s’acquiert par une transaction en cryptomonnaies (généralement l'ethereum). Les NFT représentent aussi bien l’une des caractéristiques des cryptomonnaies, à savoir leur extrême volatilité (en gros, les prix montent et descendent très vite). On voit régulièrement passer des gros titres au sujet de certains vendeurs réalisant de très gros bénéfices, ou au contraire, d’affreuses pertes.

    Qu’est ce que le Metaverse, et pourquoi c’est loin d’être gagné ?

    Prenez Second Life, ajoutez du bitcoin, des casques de réalité virtuelle, et des fantasmes de Matrix, et vous aurez une idée du Metaverse : un beau bordel qui n’a aucune réalité tangible et qui ne fait plus rêver grand monde. Certaines entreprises visionnaires (notamment Facebook, qui est devenu entre temps Meta) ont investi des sommes colossales dans le développement de ce projet, sans qu’aucune application concrète n’aboutisse. Techniquement, le Metaverse devrait être un monde numérique auquel on accède par le biais de casques de réalité virtuelle, et qui nous permettent d'interagir avec les autres utilisateurs, de faire des achats dans des centres commerciaux, de visiter des copies de lieux réels (la Tour Eiffel, le Colisée, la Jonquera, etc) ou de poser les yeux sur des mondes imaginaires.

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    Les cryptomonnaies dans le rap

    On aime le rap français comme on aime son grand-père : on a grandi avec, on l’aime très fort, on s’amuse de ses bêtises, mais ça ne nous empêche pas de reconnaître qu’il a ses petites obsessions. Les rappeurs ont donc leurs périodes : à une époque, il fallait absolument parler de T-max ; à une autre période, le sujet inévitable était la Thaïlande ; puis tout le monde est devenu vendeur de cocaïne ; plus tard, il est devenu impossible d’écrire un texte sans les mots bendo ou kichta. Ces dernières années, l’obsession du rap français a souvent été les cryptomonnaies : “flemme de compter l’euro, j’veux mon salaire en bitcoin” (Huntrill) ; “j’parle en BTC ou ETH” (Jeanjass) ; “faut les wallets du CEO de Binance” (Freeze Corleone) ; “oh, USD, la cryptomonnaie” (Ninho), etc. Alkpote y a consacré un morceau complet (CryptoPute, évidemment), 2Zer a appelé un morceau Satoshi Nakamoto (la personne ou le groupe à l’origine de la création du bitcoin), etc.

    Deux raisons principales expliquent cette connexion a priori improbable entre rap français et monde de la finance décentralisée. Premièrement, l’explosion des cryptomonnaies a fait miroiter à beaucoup de nouveaux utilisateurs -dont de nombreux rappeurs- des gains records. Malheureusement, beaucoup d’entre eux sont arrivés trop tard, ont investi dans la monnaie au moment où elle atteignait son ATH (sa valeur maximale), et ont vu leur portefeuille s’amincir par la suite. C’est donc le moment où on rappelle que les cryptomonnaies ne vous offrent aucune garantie. Si vous achetez des bitcoins, de l'ethereum, du dogecoin, ou tout autre actif, il est possible que vous perdiez votre investissement. Certains rappeurs ont d’ailleurs fait machine arrière, à l’image de 404Billy, qui posait très récemment “j’ai repris mon cash sur Binance”.

    La deuxième raison est pire : à l’image des sites de paris sportifs, certaines plateformes ont acheté l’image de certains rappeurs pour toucher la jeune génération. Stories sur instagram, applications bien en vue sur les téléphones filmés en gros plans dans les clips, partenariats médiatisés (C’est carré le S de Naps), concerts sponsorisés, etc. Les plateformes d’échange ont investi le monde du rap, comprenant rapidement que c’était un moyen facile et rapide d’attirer une clientèle jeune et influençable.

    Rap, NFT et cryptomonnaies : les applications plus concrètes

    Au-delà de la simple spéculation, les technologies sur lesquelles se basent les cryptomonnaies et les NFT offrent potentiellement des solutions nouvelles aux artistes pour vendre leur musique et communiquer avec leurs fans. L’exemple le plus probant est le fameux NFT du morceau TN de Booba, qui aurait rapporté des sommes spectaculaires au rappeur en fin d’année 2021. Un peu moins de deux ans plus tard, la valorisation du morceau a baissé, mais personne n’a oublié ce gros coup de communication.

    La dernière grosse collaboration entre rap français et monde de la crypto est elle aussi très médiatique : il s’agit de l’annonce du partenariat entre Niska (donc une grosse tête d’affiche) et la plateforme Yadeck, que l’on pourrait comparer à une version rap français de Sorare. Pour comprendre simplement : sur Sorare, vous choisissez des joueurs de foot, et vous achetez l’équivalent de cartes Panini en NFT. En fonction de différents critères (rareté de la carte, performances du joueur, prévisions Météo France, état du trafic sur le périph, etc), la valeur de ces cartes évolue. En gros, si vous avez misé sur un petit jeune avant qu’il n’explose et signe au Real Madrid, vous avez des chances d’augmenter vos gains. Si vous achetez cher une superstar qui va dégringoler au cours des mois suivants, vous aurez tout perdu. C’est donc le même principe avec Yadeck : si vous aviez acheté du PNL avant Le Monde ou Rien, ou du Niska avant son freestyle PSG, vous auriez pu multiplier votre mise quelques années plus tard. Si vous avez acheté du Moha la Squale au sommet de sa gloire ou du Lomepal il y a quelques semaines, bon courage pour revendre vos cartes.

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    Reste à savoir si ce type d’application saura perdurer. Le partenariat avec Niska prouve l’ambition de Yadeck, mais une importante base d’utilisateurs est nécessaire pour que le système continue de fonctionner sur une période de temps suffisamment longue. Il ne faut pas croire que la confiance des utilisateurs dans ce type de plateforme dépend de gains réguliers. Les joueurs de loto continuent de jouer pendant des dizaines d’années sans jamais remporter un euro. Les accrocs du PMU ne font que jouer à perte. Les collectionneurs de cartes Pokémon ne font pas tous des investissements judicieux.

    D’autres types d’applications potentielles des nouvelles technologies existent et ont déjà été évoquées : concerts en réalité virtuelle, albums disponibles exclusivement en NFT pour un nombre restreint d’auditeurs, rappeurs virtuels créés par une intelligence artificielle et évoluant uniquement dans le metaverse, etc. À l’heure où les syndicats hollywoodiens s’inquiètent d’être remplacés par des intelligences artificielles capables d’écrire des scénarios ou de reproduire le visage et la voix des acteurs, le rap français doit-il lui aussi rester sur ses gardes ?

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    Author: Christopher Ward

    Last Updated: 1698330241

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